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De la voix de son maître à la voie de son chien
Sandrine Engle • mai 11, 2021
Le destin de Nipper
- Nipper était le chien de Marc Henry Barraud, décorateur du London Theater à la fin du dix-neuvième siècle. Certains y voient un fox terrier croisé et d’autres un Jack Russell, à moins que cela ne soit un problème de traduction.
- Son nom est aussi souvent traduit comme un signe d’une fâcheuse tendance du loulou à mal recevoir les visiteurs: Nipper désignant d’abord une “pince” en anglais. Pourtant ce mot se traduit aussi par “mioche” ce qui est somme toute plus sympathique et approprié à sa bouille, non?
- Nipper a 3 ans quand son maître décède et il est alors confié à Francis Barraud, un peintre alors peu connu.
- Nipper est le petit chien qui écoute des disques la tête penchée devant le cornet de l’antique machine et qui, décliné sous toutes ses formes graphiques, est devenu l’emblème de EMI records (Pathé Marconi, Edison, etc…)
- Nipper est mort en 1895 et fut enterré dans un parc londonien. Il semble qu’aujourd’hui une banque a été construite sur l’emplacement mais une plaque commémorative et une allée portent le nom de Nipper à cet endroit.
“La Voix de son Maître” est d’abord le titre de la toile du peintre
- Quelques années après la mort de son frère, Francis Barraud remarqua l’intérêt de Nipper pour le gramophone hérité lui aussi de son frère. Le chien semble-t-il restait assis près de l’appareil en signe d’attachement.
- Ayant immortalisé la scène par une photo, c’est après la mort de Nipper que l’artiste peint “Chien regardant et écoutant un phonographe” et la propose comme support publicitaire à un représentant de chez Edison. Mais il se heurte à un refus car “les chiens n’écoutent pas les phonographes” lui objecte-t-on. (Ah bon? Blue adorait Mozart et Muse...)
- On connaît la suite de l’histoire et la postérité de l’image : Barraud accepta de remplacer les cylindres de phonographes par des disques de gramophone et intitula sa toile “La Voix de son Maitre” ce qui devint le nom de la marque puis le logo EMI qui survit aujourd’hui encore, épuré ou détourné (hein Bill?)
Nipper, petit psychopompe.
- Ce que l’on sait moins, c’est que Nipper écoutait réellement la voix de son maître. Marc Barraud ayant enregistré sa voix sur des cylindres avant sa mort. Ce qui fascine le chien, c’est cette voix qu’il reconnaît entre toutes mais s’il penche ainsi la tête c’est que cette voix vient d’outre-tombe. En effet quand le peintre immortalise le chien dans cette posture, son frère est décédé depuis plus de deux ans!
- Nipper a donc accompli sa mission : servant de pont entre la vie et la mort, il a guidé son maître vers une forme d’immortalité.
- A notre tour, en transmettant cette image et l’histoire de Nipper, nous suivons la voie de nos maîtres : les chiens. Il n’est pas question de logo publicitaire, on dépasse le symbole de la fidélité, il s’agit d’écouter les voix qui viennent de l’au-delà, la voix de celui qui parle de l’autre côté. Son identité varie selon nos croyances mais le chien nous rappelle qu’il faut tendre l’oreille, écouter, veiller.
Sources :
http://www.kicswila.com/article-his-master-s-voice-francis-barraud-boule-et-bill-roba-101308264.html
Le livre de Pierre Jouventin paru en mars 2023 pour tous les passionnés de canidés.
Lamartine poète fut aussi député et lutter contre la taxe sur la possession de chiens fut un de ses grands combats. A une époque où la SPA est créée, l'espèce canine est menacée d'extinction par certains.
Un extrait de Indiana décrit un chien de chasse de race griffon éclairé par une flamme. Sandrine Engle a créé une toile qui pourriat illustrer cette scène. Il est aussi question de Fadet le chien de George Sand dessiné par Eugène Lambert en 1871.
Sandrine Engle artiste peintre canine passionnée de littérature et née en Bourgogne cite un extrait de Jocelyn de Lamartine consacré à son amour du chien et le situe dans l'histoire de la pensée. Le tableau de Decaisne et une photo du chateau d'enfance du poète à Urcy vient illustrer cet article.
Présentation, analyse, commentaire personnel et anecdote de Diderot sur la toile de Oudry intitulée Lice allaitant ses petits et exposée au salon de 1753. Comment le baron d'Holbach a donné à Oudry une reconnaissance sociale précieuse et sincère.
Sandrine Engle poursuit ses lectures sur l'histoire de la peinture canine. La passion des chiens de la reine Victoria la conduit à parrainer des artistes et à comander des portraits domestiques de ses chiens dans des décors confortables éloignés des portraits de pure race et des scènes de chasse traditionnelles. Elle fonde une société pour lutter contre la maltraitance et s'oppose à toute modification sur ses chiens sans se préoccuper des standards de race.
La place de nombreux chiens aux côtés des rois Louis XIV et Louis XV explique le plan des chenils de Versailles. Il est intéressant de noter comment les chiens étaient alors traités et considérés.
Sandrine Engle, artiste peintre canin, présente sa lecture du tableau de Alexandre François Desportes intitulé Chien gardant du gibier près d'un buisson de roses peint en 1764 et conservé au musée du Louvre. Le tableau apparaît comme un archétype de la scène rococo du retour de chasse. Naturelle et spontanée à une première lecture, la scène est en réalité très travaillée comme une scène d'apparat.
Dans ce post, je remonte aux origines de la peinture canine pour remarquer que l'apogée de ce genre pictural coïncide avec les créations des sociétés centrales canines et des expositions tant en France qu'en Angleterre. Les genres principaux de ce style de peinture sont rapidement définis.
L'artiste Sandrine Engle s'interroge sur le nom de son activité depuis qu'elle se spécialise dans la peinture de chiens pas seulement sur en portraits sur commande mais aussi en représentant le Chien dans toutes ses dimensions : mythologique, symbolique, culturelle, littéraire, sa place dans l'évolution de l'espèce humaine... Elle retrouve les origines de ce style pictural dans les pays anglo saxons et notamment dans l'Angleterre de la reine Victoria .
