Nous ne pouvons parler de peinture canine sans nous arrêter longuement et respectueusement sur l'apport de la reine Victoria (1819-1901) dans ce domaine.
Dash déclencheur d'une passion vitale
A 13 ans, dès qu'elle eut Dash, le Cavalier King Charles tricolore son ennui cessa. Elle serait jusqu'à sa mort accompagnée de chiens dans son chenil royal bien sûr mais aussi à ses côtés jusque sur son lit de mort.
La reine, plus préoccupée du bien-être des chiens que du standard de race
Dans le chenil royal qui comptait plus de 100 chiens qu'elle visitait régulièrement dans son Queen's Cottage, aucun chiot ne devait être tué, tous étaient traités avec le même égard. Elle s'opposa fermement à la taille des oreilles et au raccourcissement des queues qu'elle considérait comme des mutilations. En effet, elle était peu préoccupée par les standards de race et à la conformité de ses chiens. Elle refusait de même les muselières.
Victoria, inséparable de ses fidèles sujets canins
Mais ses chiens favoris vivaient à ses côtés au château et l'accompagnaient partout surtout Dandie son skye terrier, Sharp son collie... Dans le cimetière réservé aux chiens à Windsor, on peut lire l'épitaphe de Dash : "Si vous voulez vivre aimé et mourir regretté, prenez exemple sur Dash"
Une reine qui lutte contre la maltraitance animale
Deux ans avant de monter sur le trône, elle fonda la société de prévention contre la cruauté envers les animaux (Society for the Prevention of Cruelty to Animals) et elle exigea en 1840 que l'adjectif "royale" soit ajouté au nom afin de montrer son rôle dans cette lutte.
Une collectionneuse de portraits canins à l'origine d'une nouvelle tendance
"Ses propres chiens lui étaient d'un grand réconfort et elle souhaitait plus encore être entourée de souvenirs visuels, d'images de ses compagnons favoris" (1). Elle commanda des portraits de ses chiens mais surtout lança la tendance des portraits domestiques au détriment des portraits de race.
Comme elle était l'archétype de la passionnée d'animaux domestiques,
elle influença toute une partie de la population jusqu'aux classes moyennes pour devenir collectionneurs de peintures canines domestiques, mettant l'accent sur le confort offert aux chiens.
Une mécène de peintres animaliers
Elle fut mécène de plusieurs artistes animaliers dont Edwin Landseer
(auquel je consacrerai un prochain article), Gourlay Steell, Charles
Burton Barber et Maud Earl
( dont nous reparlerons aussi). Les chiens de la reine qui apparaissent sur les toiles sont les Cavaliers King Charles, terriers écossais, skye terrier, colley, carlins, teckels sans oublier Eos, le lévrier qui joua un rôle dans la séduction du prince Albert.
Aujourd'hui encore
On comprend mieux pourquoi le portrait domestique de l'animal de compagnie représenté au milieu de soie, de velours, de noeuds est devenu si cher aux anglais alors que les français privilégiaient les tableaux de chasse. Aujourd'hui encore il me semble que cette pratique est très anglo saxonne : les musées et galeries s'y consacrant étant principalement au Royaume Uni et aux Etats Unis.
Même si le portrait en tête de l'animal se développe énormément notamment dans un style réaliste aux crayons de couleurs ou crayons pastels mais aussi à la peinture en France, les scènes domestiques sont rarement demandées me semble-t-il. Il est vrai que la photographie a pu supplanter cette fonction dans l'esprit des propriétaires de chiens.
Sources et référénces :
(1) Livre : Dog painting : the european breeds
W. Secord, 2000