Ici commence notre périple au coeur de
l’histoire de la peinture canine (dog painting).
Je mettrai souvent la traduction en anglais des expressions essentielles car ce domaine est décidément très anglo saxon et si vous souhaitez approfondir le sujet, il vous faudra connaitre les termes adéquats.
Ce n’est pas un hasard si le chien peint pour lui-même comme sujet central du tableau devient un genre pictural à la fin du XIXe siècle en Europe. Cela coïncide avec les dates de création des Sociétés Centrales Canines
(1882 pour la France) et avec les premières expositions canines
(1859 en Angleterre).
J’imagine difficilement l’organisation de
l’Exposition Universelle des Races Canines
à Paris au Bois de Boulogne en 1863
(1)
puis sur les Champs Elysées en 1865.
Il faut dire qu’à cette époque notre SCC compte 170 membres tous titrés de la noblesse (38 comtes, 17 vicomtes, 9 marquis, 21 barons...). Deux éléments expliquent cela : la pratique des chasses royales et parmi les nobles qui a atteint son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles et le fait que les expos aient lieu à Paris, ce qui prive les propriétaires de chiens ruraux comme les gardiens de troupeau d’assister au concours. (ce qui ne sera pas le cas en Angleterre). C’est aussi pourquoi très vite dans les expos françaises, ce sont les qualités du chien de compagnie toiletté et orné pour le boudoir qui vont être développées.
Il y a quand même à Paris 100 000 chiens en 1840
et 3 millions sur tout le territoire français!
Dès lors, trois formes de peinture canine
se développent :
- la scène de chiens en action (sporting dog portrait)
: l’accent est mis sur la performance que ce soit pour chasser (le marquage, l’arrêt…), rassembler un troupeau ou le garder ou encore pour les courses de lévriers notamment. (photo 1 ci-dessous).
- le portrait de race (pure bred dog portrait)
: il s’agit de montrer les caractéristiques distinctives de la race de façon très codifiée: le chien est de profil, tête à gauche, légèrement tournée vers le spectateur. (photo 2)
- le portrait domestique (pet portrait)
: le décor est domestique ou urbain et le chien se repose, joue, mendie ou fait des tours. Des enfants sont souvent à ses côtés à le taquiner ou à le brosser. (photo 3)
S’intéresser à la peinture canine, peindre des chiens, ce n’est donc pas seulement une technique de dessin ou de peinture. Une culture cynophile s’impose. Tiens voilà peut-être l’adjectif que je cherchais depuis si longtemps :
peintre cynophile, je suis.
A bientôt pour découvrir les races préférées par les peintres de chaque pays!
références pour les informations et photos 1, 2 et 3 : William Secord, Dog painting, the european breeds, 2000