Après mon initiation à la communication animale, et quelques passionnantes rencontres avec des âmes merveilleuses (chiens, chats, chevaux, poules, âne…), j’ai beaucoup moins pratiqué depuis le départ de mon Blue pour des raisons de trop-plein émotionnel. Il me faudra un peu de temps sans doute pour y revenir et poursuivre mes études dans ce domaine.

Comme je dis souvent, chaque chien entre dans notre vie pour nous apprendre quelque chose. L’arrivée de Naya (B.A. de 4 ans) et de R’ton (cocker de 5 mois) m’ a poussée à me tourner cette fois vers les méthodes d’éducation canine notamment celles qui s’intéressent au langage canin. Vu l’écart d’âge et de poids entre eux, il est essentiel que tout se passe bien: c’était 36 kg contre 1,5 kg à leur rencontre! 

Je suis de cette génération à qui on a fait croire que le chien en tant que cousin du loup, fonctionnait avec la hiérarchie d’une meute et que le chef de meute, l’Alpha, devait être le maître… En tant qu’enseignante par ailleurs, j’ai toujours installé mon autorité autrement que par la force ou la punition. Etre le maître sans frapper ni punir sonnait pour beaucoup comme une utopie tant avec les chiens qu’avec des élèves (la comparaison peut paraître mal venue mais le mot “maître” autorise celle-ci)!

C’est avec bonheur que j’apprends que les chiens en se domestiquant, ont quelque peu abandonné cette hiérarchie primitive. Et ce que j’ai toujours ressenti et voulu exprimer avec mes pinceaux devient une vérité scientifique résumée en ces termes par Turid Rugaas : 

Pour ce faire, les chiens ont recours à des “signaux d’apaisement” au nombre de 30 au moins. Je commence à leur consacrer une série de toiles et à vous les faire (re) découvrir. 

Ces signaux sont employés par le chien en prévention :

• pour éviter les menaces des humains
• pour éviter les menaces des autres chiens
• pour calmer la nervosité, la peur, le bruit…

En situation, les chiens emploient aussi ces signaux pour :

• s’apaiser quand ils se sentent stressés ou inquiets
• indiquer aux autres qu’ils peuvent se sentir en sécurité
• lier amitié avec humains et autres chiens.

Si vous avez consulté un éducateur canin, un comportementaliste ou un interprète qui associe le langage canin à la communication animale, il vous a sans doute déjà dit tout cela. Peut-être aussi que sans mettre les bons mots, vous sentiez tout cela à force d’observer vos chiens. 

Ce qui me fascine davantage ce n’est pas seulement de lire en eux, mais de “parler chien” et de parvenir à les rassurer. Depuis toujours (je l’ai déjà écrit ici), quand je vois un chien, je le regarde et lui souris sans réfléchir, sans le toucher allant parfois jusqu’au clin d’oeil. J’ai lu, on m’a dit et répété : “sourire est dangereux, le chien croit que tu lui montres les dents pour le menacer, le regarder dans les yeux est dangereux, il croit que tu le provoques…”

Mais j’ai enfin compris pourquoi tout s’est toujours bien passé : en souriant, je plisse les yeux (et je souris sans montrer mes dents généralement, un vieux complexe d’ado qui a porté des bagues!) et quand je fais le clin d’oeil, je tourne légèrement la tête, alors je ne suis pas dans l’affrontement. Si le chien n’a pas perdu l’usage des codes canins suite à divers traumatismes, alors il me voit comme une amie! 

Oui voilà deux signaux d’apaisement que j’envoie involontairement depuis toujours : réduire le regard (plisser les yeux) et tourner la tête…

Ne vous contentez donc pas d’observer ces signaux d’apaisement de votre loulou! Ce n’est déjà pas facile car souvent très fugace, on en reparlera la semaine prochaine.

Faites-les ostensiblement devant lui quand il vous apparaît stressé, cela le rassurera. 

Essayez et racontez-moi!

Et voici la première toile de la série “Signaux d’apaisement”, 

amusez-vous à trouver les deux signaux envoyés par ce chien à l’observateur! 

(1) référence : Turid RUGAAS, Les Signaux d'apaisement ou les bases de la communication canine, Les Editions du Génie Canin, 2009 (écrit en norvégien en 1997).